Commerce - Business

La réforme TVA à l’île Maurice

 TVA à l’île Maurice : une réforme qui change la donne pour les entreprises et les consommateurs

Le gouvernement a introduit dans le budget 2025-2026 une série de mesures qui modifient en profondeur l’application de la TVA à l’île Maurice. Objectif affiché : moderniser le système, élargir l’assiette et renforcer la transparence. Concrètement, cela touche autant les petites entreprises que les grands groupes, mais aussi le portefeuille des consommateurs.

✅ Plus de PME concernées

À partir du 1er octobre 2025, toute entreprise réalisant un chiffre d’affaires annuel supérieur à Rs 3 millions devra obligatoirement s’enregistrer à la TVA. Le seuil, jusque-là fixé à Rs 6 millions, a donc été abaissé de moitié. Résultat : de nombreuses petites structures, jusqu’ici exemptées, devront désormais facturer et reverser la taxe.

✅ Facturation électronique pour les plus gros

Autre changement majeur : l’extension du système de facturation électronique (e-invoicing). Après une première phase appliquée aux entreprises dépassant Rs 100 millions de chiffre d’affaires, la barre est désormais fixée à Rs 80 millions. Les sociétés concernées devront investir dans des solutions numériques pour se conformer aux nouvelles normes.

✅ Des produits du quotidien à 0 %

Bonne nouvelle pour le consommateur : certains biens et services basculent à taux zéro. C’est le cas des légumes surgelés, des préparations pour nourrissons ou encore des services de coiffure. Une mesure qui devrait se traduire par une baisse immédiate sur la facture.

✅ Immobilier : la fin du remboursement TVA

Le VAT Refund Scheme lié à la construction et à l’achat de logements est supprimé pour les nouvelles demandes après le 30 juin 2025. Cette suppression aura un impact direct sur le coût final des projets immobiliers.

✅ Le numérique dans le viseur

À partir du 1er janvier 2026, la TVA s’appliquera aux services numériques étrangers : plateformes de streaming, abonnements en ligne ou logiciels utilisés à Maurice mais fournis depuis l’étranger. Une première dans l’île, qui vise à taxer une consommation jusque-là non couverte.

✅ D’autres précisions importantes

• Les détenteurs d’une licence de Pleasure Craft à usage commercial doivent désormais être enregistrés à la TVA, quel que soit leur chiffre d’affaires.

• Le principe d’utilisation à Maurice est clarifié : même si un client est basé à l’étranger, un service utilisé localement est soumis à la TVA.

• Le mécanisme d’autoliquidation (reverse charge) est élargi, y compris pour les banques.

• Les contrôles et sanctions sont renforcés : la Mauritius Revenue Authority (MRA) pourra appliquer des amendes plus lourdes et agir sur base de son “meilleur jugement” en cas de comptabilité défaillante.

Un défi pour les entreprises, un gain de clarté pour l’État

Ces changements représentent un tournant fiscal pour l’île Maurice. Les petites entreprises devront s’adapter à de nouvelles obligations administratives, tandis que les grandes sociétés devront moderniser leurs processus. Pour l’État, il s’agit d’élargir la base imposable et de mieux encadrer les transactions, notamment numériques.

Pour les ménages, l’impact sera contrasté : certaines dépenses courantes verront leurs prix baisser grâce au taux zéro, mais d’autres secteurs, comme l’immobilier, risquent de coûter plus cher.

✍️ Jean-Luc Vasseur, Bonsplans.mu – les bons plans de l’île Maurice